Retour de notre chronique sur les vieux commerces à Foix avec un coup de projecteur sur l’activité de Roger Delboy, qui était une figure des transports routiers de marchandises à Foix.
Le siège social et les parkings situés à la sortie sud de la ville n’échappaient pas à l’œil exercé des Fuxéens. Le coloris vert de la peinture et les bâches des camions étaient une empreinte indélébile de reconnaissance du matériel roulant.
Roger Delboy, né le 17 décembre 1924 à Serres-sur-Arget, de parents agriculteurs, débuta très tôt dans ce métier difficile, puisqu’il acheta son premier camion, en 1948, année ou il épousa Yvonne Claustres. Il était tout juste âgé de 24 ans. Sa fille Michelle (épouse Galy), au vocabulaire très technique, précise : "C’était un P45 de marque Citroën. Il l’utilisa pour acheminer les produits de la célèbre marque de javel "La Croix". L’entreprise a rapidement progressé, devenant transports internationaux. Il a engagé des chauffeurs fidèles à l’entreprise".
Il a su, par son sérieux, signer des contrats de transports avec des entreprises importantes de la haute Ariège comme les Forges de Niaux, Péchiney, grâce au groupement pyrénéen des Transports routiers dont il fut un des fondateurs avec ses amis, Senssac, Siret, Blazy. Toutes ses entités ont aujourd’hui malheureusement disparu.
À ce sujet, il faut se souvenir des propos tenus par Richerd Senssac qui estimait, il y a plus d’une décennie : "Il y a en France 30 % d’entreprises de transports qui disparaîtront". Il détenait la vérité économique, des grands noms du transport français ont effectivement disparu.
Jusqu’à 10 salariés
Michelle ajoute : "Dans les années 70, activité culminante du transport routier, l’entreprise employait 10 salariés, dont mon frère Daniel qui reprendra l’affaire en 1985. Mon père était un bon vivant et un patron très apprécié. Il est décédé le 13 janvier 2000". L’entreprise a été vendue en 2017, consécutivement à la mise à la retraite de Daniel, entraînant la disparition du dernier grand nom du transport routier à Foix. La ville a été une plate-forme de ce type d’activités puisqu’elle comptait Blazy, Delboy, Siret qui ont apporté de l’emploi local.
Les anecdotes sont encore bien en place dans les mémoires de Daniel et Michelle, qui citent "les barrières de dégel qui empêchaient l’accès vers l’est, très enneigé à l’époque, d’autant plus que le gasoil gelait dans les réservoirs. La consommation des camions était de 40 litres aux 100 km. Aujourd’hui, avec les moteurs très au point, elle est tombée à 27 litres". Elle raconte son anecdote "coup de cœur" : "Un salarié, Bernard, a rencontré une belle Dijonnaise en Côte-d’Or et l’épousa. Maman, excellente cuisinière, préparait des petits plats pour les chauffeurs qui avaient ainsi une bonne gamelle. Et puis, hélas, les côtés plus sombres, les accidents parfois graves dont on se souvient toujours".
Aujourd’hui le ronronnement des moteurs s’est tu à jamais. Une partie des locaux est occupée par une activité de boulangerie-pâtisserie faisant ressurgir les fantômes du passé.
September 07, 2020 at 10:10AM
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Foix. Les transports Roger Delboy furent un des maillons du transport de marchandises - LaDepeche.fr
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