La gratuité des transports en commun pour les habitants de Montpellier Métropole Méditerranée était LA promesse phare du candidat Michaël Delafosse avant les élections municipales. Le socialiste étant désormais élu maire de Montpellier et président de Montpellier Métropole Méditerranée, il vient de présenter publiquement cette mesure phare de son mandat. Ainsi, les transports en commun seront partiellement gratuits dès samedi 5 septembre dans la septième villes de France. Seuls les habitants de la Métropole sont concernés car, estime Michaël Delafosse, "il n'est pas normal que les Montpelliérains et les habitants de la métropole financent les transports par leurs impôts et payent leur ticket au même titre que les Nîmois ou les Sétois qui viennent travailler à Montpellier."
Une gratuité en trois phases
Concrètement, la gratuité sera mise en oeuvre en trois phases avec, dès samedi, la mise en place d'un "pass-week-end" gratuit. Dès lors, les voyageurs pourront circuler sans billet... à la condition de valider une carte spécifique, à valider à chaque montée, que les Montpelliérains recevront chez eux par courrier après avoir téléchargé l'application M'Tickets, pris un selfie, et envoyé une photo de leur carte d'identité et d'un justificatif de domicile ; ou bien s'être rendu dans une agence de la TAM, la société d'économie mixte en charge localement des mobilités, dont les transports en commun.
Dans un deuxième temps, "d'ici la fin du mandat", promet Michaël Delafosse, la gratuité promet d'être mise en oeuvre sur toute la durée de la semaine pour les séniors et les jeunes, avant d'être étendue à l'ensemble de la population de l'intercommunalité (475 000 habitants), dans une troisième phase.
Un coût de 24 millions d'euros
Souvent mise en exergue par les opposants à la "gratuité" des transports, qui demeure a minima financée par l'impôt, le coût de cette mesure à trois étages, une fois pleinement mise en oeuvre, est estimée à 24 millions d'euros par la collectivité montpelliéraine, qui est à ce jour la 36 ème villes de France à mettre en oeuvre ce principe après Châteauroux, Dunkerque ou encore Aubagne mais sans aucun doute la plus grande agglomération. Pour les quatre derniers mois de 2020, la première étape de gratuité le week-end est estimée à 1,9 million d'euros (dont 600K€ imputables à une ristourne de 10% accordée aux usagers titulaires d'un abonnement), puis à 5,6 millions d'euros par an puisque les recettes seront amputées des ventes de tickets des métropolitains qui représentent 90% du trafic (90 millions de voyages et 12 millions de kilomètres parcourus l'an dernier).
Dès lors, se pose la question de l'équilibre du budget des transports car les recettes de billetterie se sont élevées à 39 millions d'euros en 2019. Pour combler le manque à gagner de 24 millions d'euros, Michaël Delafosse et Julie Frêche, vice-présidente de la métropole en charge des transports et des mobilités, n'ont pas encore révélé leur recette. "Les choix budgétaires sont une trajectoire, et il nous faut une temporalité pour mettre cela en oeuvre (...) Il va falloir innover, l'économie n'est pas statistique", ont-ils éludé en conférence de presse, notamment pour justifier le lancement de cette gratuité en trois grandes phases.
Une politique budgétaire qu'il faudra sans doute également adapter à la hausse envisagée du nombre de voyageurs. Ainsi, après avoir rendu ses transports gratuits, Dunkerque avait enregistré une hausse de 120% de la fréquentation sur ses lignes.
September 01, 2020 at 04:10PM
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Comment Montpellier va rendre le transport gratuit - Challenges
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