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Sunday, July 12, 2020

Après le Covid-19, les transports publics en soins intensifs - Le Monde

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Mardi 12 mai 2020. Covid 19. Déconfinement en gare de Paris-Nord. Gare banlieue de surface.

CHRISTOPHE RECOURA / FOTORESO

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Publié aujourd’hui à 04h42

Il en va ainsi des grands bouleversements de l’histoire : la pandémie de Covid-19 fait perdre ses repères et ses certitudes. Directeur de la prospective pour l’opérateur de transport urbain Keolis (filiale de la SNCF), Eric Chareyron n’échappe pas à la règle. « Le problème des transports publics c’est qu’il y a “public” ou “en commun” dans le nom, lâche-t-il. L’expressionen commun”, dans une période où on nous martèle qu’il faut limiter ce qui est en commun, forcément, ça nous handicape. »

Le transport public ira-t-il jusqu’à se chercher un nouveau nom moins anxiogène ? La remarque résume en tout cas à quel point le secteur a été percuté par la crise, remis en question jusque dans ses fondements. Espaces clos et collectifs par définition, le train, le métro, le bus, le tramway sont des victimes toutes désignées de la vigilance sanitaire. « Très vite, le conseil scientifique, qui n’y connaît rien en mobilité, nous a pointés du doigt comme le lieu de tous les dangers, se désole un ponte du transport public. Lors du déconfinement, il fallait les entendre annoncer le déchaînement incontrôlable de la pandémie si on ne limitait pas l’accès aux réseaux de transport. »

Conséquence, prendre son train ou son bus aujourd’hui, c’est osciller entre inconfort et angoisse : inconfort de devoir, deux heures d’affilée pendant son voyage en TGV, transpirer sous son masque de protection obligatoire ; angoisse de côtoyer, dans le RER matinal, un voisin sans masque (en réalité assez rare) ou avec le masque sous le nez ou sous le menton (de plus en plus fréquent). Pas étonnant, dans ces conditions, que le transport en commun ait du mal à faire recette.

Désaffection des usagers

Deux mois après la fin, en France, du confinement, le transport public, qu’il soit sur longue distance ou qu’il relève de la mobilité du quotidien, n’a toujours pas retrouvé ses niveaux de fréquentation d’avant-crise. D’abord oscillant entre 5 % et 10 % du trafic normal (avec une offre de trains ou de bus autour de 30 %) pendant le confinement, la fréquentation dans les réseaux de transport urbain a remonté peu à peu la pente. Elle a stagné autour de 30 % pendant un mois environ après le déconfinement, à cause des mesures de distanciation physique imposées par l’Etat (obligation de laisser libre un siège sur deux dans les trams comme dans les TGV) et alors que l’offre remontait, elle, à 100 % de la capacité.

Sur certains réseaux, elle retrouve début juillet des niveaux pas loin des 70 %-80 % (Besançon, Blois, Cherbourg) et alors même que, dans les villes universitaires, les étudiants ne sont toujours pas revenus. « En France, mais aussi en Europe, il est difficile, encore aujourd’hui, d’aller au-delà de 60 % de la normale » note toutefois un porte-parole du Groupement des autorités responsables de transport (GART), une association regroupant l’ensemble des collectivités (communes, métropoles, régions) chargées de financer et d’organiser le transport public.

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July 13, 2020 at 09:42AM
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